© Maxime Delvaux

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Le parc Reine Astrid
 

Situé dans la Ville Haute à la jonction avec la Ville Basse, le Parc Reine-Astrid est, au même titre que les bâtiments emblématiques ou les tracés urbains qui l’enserrent, un emblème du fastueux Charleroi du XIXe siècle qui se décongestionne au-delà des remparts. Il se nomme "Parc Communal" lors de son inauguration en 1882.
L’architecte Cador et le paysagiste Duquesne s’inspirent des parcs à l’anglaise pour ce jardin qui aurait dû être le maillon d’une chaîne de plusieurs parcs. La composition, qui mêle des chemins sinueux, un jeu subtil avec le dénivelé offrant des perspectives vers des arbres remarquables ou des éléments urbains donne à ce parc un air de jardin romantique à proximité immédiate des lieux du pouvoir. La douceur des formes et l’équilibre des volumes évoquent le pittoresque de la composition d’un tableau, et ses chemins courbes cassent la rigidité du tracé de la ville. 

Ce parc est remarquable en ce sens qu’il pousse au regard vers l’extérieur et offre dans le même temps des lieux de repos et de contemplation vers un paysage beaucoup plus intérieur. Encadré par deux boulevards structurants de la Ville Haute, sa position est stratégique en terme de lien avec la Ville Basse mais aussi de connexions, tant visuelles que physiques, vers les grandes réserves de paysage de Charleroi. Sa position centrale en fait un espace public majeur du cœur de ville.

 

© Charleroi Bouwmeester

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CONSTATS

Porosité
L’une des caractéristiques du parc Reine Astrid est de ne pas avoir d’entrée principale. Aucun portail n’existe et le parc est toujours ouvert. Seule la rue du Parc ne dispose que d’une entrée, en raison du talus qui la borde. Mais cette porosité a les défauts de ces qualités, puisque le parc, refuge de trafics pendant la nuit, permet aisément la fuite devant la police.

Bords
Sa porosité est grandement diminuée sur les bords nord et ouest (rue du Parc et boulevard Alfred de Fontaine) par des barrières qui n’ont aucune utilité et bouchent seulement la vue et le passage. 
Les deux bords ouverts du parc abritent les fonctions urbaines que sont les arrêts de métro et de bus.

Amers
Ce terme puisé dans le vocabulaire de la marine désigne un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour se diriger. Les amers visibles depuis le parc ou ses bords sont notamment le terril de la Tombe et l’Hôtel de Police.

Objets “Scories”
Massifs plantés, jardinières vides, barrières sur seulement deux côtés, pavillon désaffecté, etc. sont des objets “scories” qui peuvent être supprimés ou rénovés pour redonner une lecture nette de la composition du Parc.

Connexions
Le parc est bordé par trois drèves qui portent les connexions paysagères nord-sud et est-ouest. Au nord du parc une friche assure la continuité écologique avec le parc Depelsenaire.

Cœur du parc
Le parc a un caractère initial d’arboretum : des arbres remarquables et pour certains centenaires (plusieurs Ginkos, un vieil Hêtre pourpre, un très grand Frêne…) , des pelouses et des chemins.
 

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éCLAIRCISSEMENT

Les arbres
Il s’agit de mettre en valeur ces arbres remarquables et de jouir des grandes pelouses pour s’asseoir, jouer au foot ou simplement marcher.
L’élagage des arbres doit respecter leur port naturel : remonter le houppier (4 m minimum) pour laisser percer des vues, dégager la lumière et permettre la promenade sous les arbres même lorsque la forme de l’arbre induit des branches qui retombent.

Les pelouses
L’image des pelouses anglaises, uniformes et lumineuses continue à alimenter le fantasme d’un parc "propre" et urbain. Mais pour atteindre à la perfection, ces pelouses demandent l’entretien délicat et quasi constant d’un jardinier, et on doit éviter des les piétiner. En d’autres termes il s’agit d’espaces fait pour être regardés plutôt qu’utilisés. 
Une pelouse rustique est certes un peu moins lisse qu’un green de golf, mais pas moins belle. La rusticité du mélange, associé à un semis fait dans les règles de l’art va assurer un couvert dense d’un beau vert profond, et parer aux inévitables zones pelées qu’induit une pelouse trop fragile dans un espace public.

Les fleurs
Dans un parc la présence de fleurs semble être une donnée incontournable : elle ravit aussi bien les utilisateurs que les insectes, et enfin les jardiniers qui, chaque année, sont maîtres de nouvelles composition.
Il existe une immense diversité de fleurs mais aussi de plantes sans fleurs ni graines (par exemple la famille des ptérodyphytes dont font partie les fougères et les prêles) qui se prêtent au jeu des massifs et changent des variétés horticoles “standard” (type géranium zonal, ou Pelargonium hortorum, le classique des balcons et des réverbères).
On pourra commander les graines dans des structures telles que Kokopelli ou Ecosem, qui, en plus d’œuvrer pour une plus grande diversité biologique et esthétique, proposent des semences libres de droit et reproductibles.

Les sols
Dans les parcs des sols plus doux et plus perméables que dans les rues doivent être envisagés, notamment pour les chemins.
Déclinaisons de graves ou de sables plus ou moins stabilisés selon le degré de de porosité désiré, les couleurs issues de ces matériaux naturels sont plus douces, plus atones que les couleurs de la rue. La qualité d’un tel sol permet également aux joggers de courir sans s’abîmer les articulations. 
Si ces sols sont d’aspect assez bruts, une attention doit être portée à la qualité des accroches, qu’il s’agisse de délimitation nette ou de porosité d’un sol à l’autre.

 

 

© Charleroi Bouwmeester

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